L’œuvre et l’artiste.

Doit-on séparer la vie de l’artiste de son œuvre?

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Depuis la création du hashtag #MeToo aux Etats unis, puis le  #BalanceTonPorc qui s’est appelé #Moi Aussi au Canada francophone, la parole des femmes s’est libérée et a considérablement bouleversé nos comportements. Cette liberté de parole a entraîné, de fait, une plus grande aisance pour lutter contre toutes formes de discriminations raciste, sexiste ou homophobe.

Ces révélations successives touchent tous les milieux. L’affaire Weinstein, pour le cinéma, a mis le feu aux poudres. Récemment la littérature avec l’affaire Matzneff puis le sport et les révélations de Sarah Abitbol ainsi que les douze nominations du film de Roman Polanski et son césar de meilleur réalisateur n’ont fait qu’amplifier ce phénomène. Ce programme se tournera exclusivement vers le domaine des arts en général.

Alors de nombreuses questions se posent et ce programme essayera de n’en éviter aucune, sans pour autant y répondre.

  • Doit-on ou peut-on lire Céline ou Voltaire, écouter Wagner ou Michael Jackson, regarder des films de Roman Polanski ou de Jean-Claude Brisseau ?
  • Peut-on ou non admirer les réalisations de Le Corbusier, les toiles de Paul Gauguin ou les photos de David Hamilton?
  • Le génie est-il une garantie d’impunité ?
  • Nous octroyons-nous le droit de hiérarchiser crimes et délits, portant un regard différent sur les agressions et harcèlements en fonction de leurs victimes?
  • Nous sommes-nous convaincus que chaque atrocité, qu’elle soit, sexiste, raciste ou homophobe, a, ou n’a pas la même valeur ?
  • Nous sommes-nous fixés arbitrairement une durée au-delà de laquelle la prescription s’appliquerait ?
  • Pensons-nous devoir porter un regard différent sur les comportements en fonction des époques?
  • Si oui, ou plaçons-nous les limites de ces époques passées?
  • Les victimes doivent-elles être toujours vivantes pour devoir censurer les œuvres de leurs agresseurs?
  • Revivons-nous une renaissance du Maccarthysme et des chasses aux sorcières ?
  • Sommes-nous simplement en train d’élever les normes morales de nos comportements ?

L’objectif de ce programme est de nous permettre de nous poser un instant, pour réfléchir plus sérieusement à ce phénomène. Phénomène de plus en plus présent, non pas dû à la perversité grandissante des artistes mais certainement plus à un contexte, une époque et une couverture médiatique bien relayée par les réseaux sociaux.

 

En réalité, face à un sujet si clivant, prenez le temps de réfléchir avant d’accepter, de refuser, d’accompagner ou d’encourager quelque censure que ce soit.

«Chacun a raison de son propre point de vue, mais il n’est pas impossible que tout le monde ait tort. » Gandhi.

Programmation musicale:

  1. J’accuse – J’accuse (Bande originale du film) – Alexandre Desplat.
  2. Contre-enquête – J’accuse (Bande originale du film) – Alexandre Desplat.
  3. Alfred Dreyfus – J’accuse (Bande originale du film) – Alexandre Desplat.
  4. Quartet Piano & Strings No 2 in G minor Op. 45 Allegro molto moderato – Fauré: Complete Chamber Music for Strings – Renaud Capuçon.
  5. Chiaro risplender suole – Madrigali, Libro VI – Carlo Gesualdo: The Kassiopeia Quintet.
  6. Overture – Tannhauser – Richard Wagner: RAI Symphony Orchestra.
  7. They Don’t Care About Us – History – Michael Jackson.
  8. I Believe I Can Fly – The R. In R&B Collection: Volume 1 – R. Kelly.
  9. Your Love, So Good I Can Taste It – Is This Whatcha Wont? – Barry White.
  10. Réception – L’ange noir (Bande originale du film) – Jean Musy.
  11. Generique de fin – L’ange noir (Bande originale du film) – Jean Musy.

Émission produite, préparée, présentée et réalisée par Gilles Beg

2 commentaires

  1. Voilà bien le format que ce questionnement demande ! Une réflexion d’1 heure, en disant les phrases justes, réfléchies, en donnant des exemples pertinents, loin des interventions délirantes que l’on voit dans les médias.

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  2. Non, on efface pas les génies, ni Michael Jackson, ni Polanski, ni tous les « J’accuse » de Zola. Non, on ne relève pas les normes morales sous peine de voir la dictature et le lynchage populaire se substituer à la justice. On aura assez à faire comme le dit Simone de Beauvoir  » qu’une crise politique, religieuse ou économique remette en question les droits des femmes »… et des hommes.

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